
En renonçant à inscrire dans la loi de programmation
budgétaire 2013-2015 le milliard d’euros nécessaire à la poursuite du projet de
Grand Paris, le gouvernement vient de sceller le démantèlement du projet de
Grand Paris.
Cette décision confirme les craintes que nous, élus
franciliens, formulions depuis plusieurs mois.
Dès le 25 mai dernier, de nombreux responsables politiques
d’Ile-de-France avaient, à l’initiative de Valérie Pécresse, demandé à Cécile
Duflot, ministre en charge de ce dossier, de clarifier la position du
gouvernement sur l’avenir de ce projet phare pour le développement de notre région.
Quatre mois se sont écoulés sans qu’à aucun moment la
ministre ne réponde aux inquiétudes des Franciliens. Les véritables intentions
du gouvernement sont désormais sans équivoque : après l’abandon du projet
de la tour Utrillo, opération emblématique du Grand Paris de la culture destiné
à revitaliser le territoire de Clichy-Montfermeil, annoncé ces derniers jours
par la ministre de la culture Aurélie Filippetti, c’est au tour du Grand Paris
des transports de faire les frais de la gauche au pouvoir.
Concrètement, la non-inscription du milliard d’euros
attendu signifie que le métro automatique en boucle autour de Paris ne sera pas
réalisé.
La liaison entre le centre de la capitale et les aéroports
d’Orly et de Roissy (« ligne bleue »), celle desservant le grand est
et le nord de Paris (poursuite de la « ligne rouge »), celle assurant
la liaison rapide Paris–Saclay jusqu’à Versailles (« ligne verte »)
puis Versailles à La Défense
sont, de manière certaine, abandonnées faute de financement. La décision du gouvernement
constitue également une menace forte pour la réalisation de la partie
« Pont-de-Sèvres - Noisy-Champs » de la ligne rouge au sud et de la
ligne dite « orange » à l’est de Paris, tronçons pourtant les plus
avancés.
Cette décision constitue une entorse grave à l’accord
Etat-Région signé le 26 janvier 2011 par lequel la Région de Jean-Paul Huchon
s’engageait à soutenir le projet initié par Nicolas Sarkozy.
Surtout, elle réduit à néant la possibilité pour 12
millions de Franciliens de voir leur territoire gagner en compétitivité, en
attractivité et donc en croissance économique et en emplois. Elle condamne
également tout espoir de voir la situation des transports s’améliorer
significativement dans les années à venir en Île-de-France.
Cette décision qui signe l’acte de décès du projet de Grand
Paris est contraire à l’intérêt des Franciliens et, plus largement, à l’intérêt
du pays.
C’est pourquoi, nous, élus d’Ile-de-France, demandons
solennellement au Président de la
République de revenir sur sa décision et de faire inscrire
dans la loi de programmation des finances publiques les moyens nécessaires à la
réalisation du Grand Paris.
Dans le cas où le Gouvernement s’obstinerait dans son choix
d’abandonner ce projet phare pour les transports, l’emploi et le logement en
Ile-de-France, les élus signataires de cette pétition lui demandent de rendre
aux entreprises franciliennes les 311 millions d’euros prélevés chaque
année pour financer les nouvelles infrastructures de transport - taxe spéciale
d’équipement (TSE) et taxe sur les bureaux (TSB).
***
Nous, soussignés
élus d’Île-de-France, demandons à François Hollande, Président de la République, la
poursuite du projet de Grand Paris initié par Nicolas Sarkozy et l’inscription
du milliard d’euros constituant la première tranche de dotation en capital à la Société du Grand Paris
dans le projet de loi de programmation budgétaire 2013-2015.
Les commentaires récents